Modèles d’entreprise innovateurs et processus de construction

Signification et importance

Le modèle économique linéaire actuel est basé sur la fabrication de produits, composants et pièces et leur vente à un consommateur. Après consommation, c’est au consommateur de se débarrasser du produit. Un tel contexte n’incite pas à réfléchir sur la prolongation de la durée de vie des produits ou ce qu’il convient d’en faire à la fin de leur cycle de vie. L’économie circulaire nécessite donc des modèles économiques qui contribuent à préserver au mieux la valeur des produits et des matériaux. En outre, ils doivent également favoriser la fermeture des cycles afin que notre croissance économique ne dépende plus de l’extraction des matières premières.

Trois modèles d’affaires génériques sont proposés dans la littérature :

• Un modèle qui maximise l’efficacité des matières premières lors de la phase de conception ou de fabrication du produit (les principes de préfabrication, modularité, industrialisation, ...)
• Un modèle qui se concentre sur la livraison d’un service au lieu d’un produit pendant la phase d’utilisation d’un produit (le principe de light-as-a-service et ses variantes)
• Un modèle qui permet de créer de la valeur sur la base des déchets pendant la phase post-consommation (le principe selon lequel les déchets deviennent une matière première)

Ces modèles économiques nécessitent une approche différente. De plus, pour réussir, tous les acteurs de la chaîne de valeur doivent travailler ensemble : concepteur, fournisseurs, prestataires de services, entrepreneurs ... Le mode d’appel d’offres et l’organisation du processus de construction doivent donc y être suffisamment adaptés. La stratégie d’approvisionnement a donc une influence importante sur l’augmentation des chances de succès dans la réalisation d’ambitions circulaires élevées.

Enfin, la manière dont les coûts sont examinés joue également un rôle important. Dans la construction circulaire, toute la durée de vie du bâtiment est prise en compte tandis que lors de l’élaboration du budget on se limite trop souvent aux coûts de construction initiaux. Il peut donc être intéressant de faire une analyse LCC (life-cycle-cost) dans le cadre d’un projet de construction. De cette façon, les coûts tels que l’entretien, les remplacements et les petites rénovations peuvent également être pris en compte et la valeur ajoutée de solutions circulaires adaptables et à l’épreuve du temps peut être démontrée.