Valorisation de la situation existante
Les attentes des résidents et les exigences de performance qui sont fixées pour des bâtiments évoluent régulièrement. Ainsi, au cours de leur vie, les bâtiments doivent inévitablement subir certaines modifications. On distingue deux stratégies d’intervention majeures, c’est à dire: soit la démolition ou la rénovation (ou mieux déconstruction). Lorsque le bâtiment ne peut plus être adapté, il est démoli (ou mieux, démonté), dans tous les autres cas, il est - profondément ou non - rénové.
Quelle que soit la stratégie choisie, la décision de rénover un bâtiment est un processus complexe. Après tout, les considérations environnementales et énergétiques ainsi que les considérations culturelles et économiques doivent être prises en compte. Du point de vue de l’économie circulaire, il est préférable de préserver au maximum les bâtiments et structures existants grâce à des solutions créatives afin de créer de la valeur ajoutée.
Signification en importance
Afin de pouvoir considérer les déchets comme des matières premières et l’environnement bâti comme une source potentielle de matériaux, un changement d’approche est nécessaire dans le secteur de la construction et de la démolition. Lorsque l’on envisage de démolir un bâtiment, il faut prévoir suffisamment de temps, d’espace et de main-d’œuvre pour démanteler sélectivement les composants et les matériaux du bâtiment. De plus, il faut établir au préalable un inventaire des éléments et matériaux à démolir.
La préparation d’un plan de gestion des déchets de démolition est une étape essentielle avant qu’un démontage sélectif des éléments de construction puisse être effectué. Ce plan comprend un inventaire visant à évaluer les possibilités de valorisation de chaque type de matériau et/ou produit présent dans le bâtiment. En quantifiant et en identifiant les différents flux de matières et leur traitement possible (mise en décharge, incinération, recyclage ou réemploi), il est possible de mieux se préparer à la démolition sélective.
En cas de réemploi, la préparation d’un inventaire de réemploi détaillé est approprié. Dans un tel inventaire, tous les éléments ayant un certain potentiel de réemploi sont identifiés. Cela se fait sur la base d’une analyse de tous les documents disponibles, d’une part, et des résultats des visites sur place, d’autre part. La préparation des inventaires de démolition et de réemploi nécessite une certaine expertise et une bonne connaissance du marché. Après tout, les matériaux démontés doivent pouvoir être remis sur le marché en tant que matériaux de réemploi ou comme matières recylables et pour certains matériaux il n’est pas évident de trouver des canaux de vente appropriés. En même temps, il faut veiller à ce que les substances dangereuses telles que l’amiante soient retirées de la chaîne. Aujourd’hui, il existe des entreprises spécialisées dans la préparation de tels documents et qui offrent ce service.
Comment le mesurer ?
Sur la base d’un inventaire de démolition et/ou de réemploi, on peut estimer les quantités de matériaux qui seront conservés ou réutilisés sur place, qui seront réutilisés ou recyclés ailleurs et combien de matériaux seront traités dans l’économie linéaire. Quelques points d’attention:
- Il est important de faire la distinction entre le potentiel théorique et l’ambition réaliste. Il existe souvent des circonstances pratiques ou économiques qui rendent difficile la valorisation de certains flux de matériaux (manque d’espace pour un tri correct sur le site, quantités trop faibles, élimination individuelle trop coûteuse, dommages lors du démontage, etc.)
- L’unité dans laquelle la valorisation est exprimée a une influence importante sur la présentation des résultats. Par exemple, le choix des tonnages signifiera que les matériaux légers (tels que l’isolation et le bois) pèseront peu par rapport aux matériaux pierreux (tels que la brique ou le béton). Dans certains cas, il peut donc être plus intéressant de mesurer en m³ ou une autre unité (coût primaire, coût environnemental, équivalent CO2...).
- Il convient de garder à l’esprit que les bâtiments actuellement en cours de démolition ou de rénovation complète ne sont pas construits en vue d’une déconstruction facile en flux de matériaux qui sont ensuite éliminés séparément pour être réutilisés ou recyclés. En conséquence, aujourd’hui il est très difficile de dépasser un réemploi de 1,5 à 2% de la masse (exprimée en tonnes) dans les projets de démolition.
Examples de projets
Quels outils peuvent m'aider ?
- Dans le cadre de Level(s), il existe un calculateur pour les déchets de construction et de démolition avec lequel on peut cartographier et suivre les différents flux de déchets et leur destination lorsqu’ils sont évacués dans le cadre d’un projet de construction: UM3 Indicator 2.2 excel-file
- Le site web de Tracimat recueille beaucoup d’informations, de modèles, de manuels, de listes de contrôle concernant la préparation des plans de suivi de la démolition, la manipulation des substances dangereuses, y compris l’amiante, et la législation..
- Un guide pour m'inventaire réemploi (FCRBE) : Ce document présente des recommandations pour la réalisation d'un audit réemploi.
- Vade-mecum pour le réemploi hors site (Opalis): Un guide avec des documents-type pour extraire les matériaux réutilisables de bâtiments publics.
- Maximiser la récupération des matériaux réutilisables (ROTOR) : Un guide pour formuler des objectifs de récupération dans un marché de travaux.
- Protocole d’identification et de gestion des déchets de démolition (Buildwise) : Préparation et réalisation de l’inventaire de déconstruction et des travaux de démolition en vue d'obtenir des flux de déchets (inertes) de haute qualité pour le recyclage